En ce 106ème anniversaire de l’armistice de la 1ère guerre mondiale, l’Association d’Amitié Franco- Vietnamienne – Comité de Choisy le Roi et Val de Marne a rendu hommage aux soldats et ouvriers-soldats tombés pendant la 1ère guerre mondiale en déposant une gerbe au Temple du Souvenir indochinois situé au Jardin d’Agronomie Tropicale à Paris.


Au cours de la 1ère guerre mondiale, 3 000 soldats et ouvriers vietnamiens sont venus en Europe. Ils étaient originaires pour la plupart des régions les plus pauvres du Nord et du Centre du Viêtnam.
44 000 soldats vietnamiens ont servi dans des bataillons combattants sur le front, à Verdun sur le Chemin des Dames, dans les Vosges et sur le front d’Orient dans les Balkans. Dans des bataillons logistiques, ils servirent comme chauffeurs transportant les troupes au front, comme brancardiers sur le champ de bataille et comme cantonniers chargés de la réfection des routes. Ils seront également chargés de « l’assainissement » des champs de bataille notamment à la fin de la guerre en plein hiver et sans habits chauds, permettant aux appelés français de rentrer plus vite dans leurs foyers.
Par ailleurs, 49 000 Vietnamiens furent embauchés comme travailleurs sous régime militaire de 1916 à 1919. En effet, les femmes ne suffisant pas à compenser le manque de main-d’œuvre dans les usines d’armement, ces paysans se virent affectés aux usines d’armement dans le Sud et le Sud-Ouest comme à l’Arsenal de Tarbes, les Poudreries de Bergerac, etc.
Durant la guerre de 1914-1918, les bâtiments édifiés pour l’exposition coloniale de 1906, notamment le grand « pavillon indochinois », servirent d’hôpital militaire temporaire (les morts étant inhumés dans le cimetière de Nogent sur Marne).
En 1917, une association obtint que ce grand « pavillon indochinois » soit transformé en temple dédié au souvenir des morts vietnamiens morts pendant le conflit de la 1ère guerre mondiale.
Le temple original (1919-1984)
Le temple est dédié au culte des morts le 26 février 1919 par un rescrit de S. M. l’empereur du Annam, Khai-Dinh (1885-1925), devenant alors « temple du Souvenir indochinois » ou Den (temple national de la mémoire). Le 9 juin 1920 eut lieu la cérémonie dédicatoire au temple.

Ce luxueux édifice mesurant vingt mètres de long pour dix-huit mètres de large a été détruit par un incendie criminel le 21 avril 1984.
Devant le Temple, au centre de l’esplanade, figure une imposante urne tripode en bronze appelée Cao ou « Grandeur », copie des neuf urnes funéraires dynastiques du palais impérial de Huê créées pour l’empereur Minh-Mang (1820-1840). Elle fut présentée à l’occasion de l’exposition coloniale de Marseille en 1907. Elle est décorée de bas-reliefs où figurent des entités astronomiques, météorologiques et géographiques, ainsi que des véhicules, des armes, et des espèces animales et végétales.
L’environnement du temple fait l’objet de nouveaux aménagements durant les années 1920. Un portique est implanté en 1921 de façon à former un écran en face du Temple. Symboliquement, l’écran, qui fait face à l’entrée du temple, le protège des mauvais esprits qui voyagent en ligne droite. Les plans et élévations de ce portique-écran, daté du 23 juin 1921, furent signés par l’architecte Charles Lichtenfelder (1857-1938).

Le temple actuel
À la suite de l’incendie, un petit temple fut construit (1990-1992) au même emplacement sur les plans de l’architecte M. Dillange.


Merci à Pascal Le Phat Tan pour sa contribution à l’anniversaire de l’accord d’armistice du 11 novembre 1918


Laisser un commentaire